En 1986, l’explosion du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl, située à une centaine de kilomètres au nord de Kyïv, avait contaminé une bonne partie de l’Europe, mais surtout l’Ukraine, la Russie et la Biélorussie. Quelles sont donc des mesures qui ont été prises pour protéger les habitants de la zone contaminée de Pripiat?
En 1997, un programme a été lancé pour construire une nouvelle enceinte de confinement recouvrant l’ancien sarcophage, avec un financement conjoint de l’Ukraine et d’un fonds international administré par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Son coût a été estimé à 1,5 milliard d’euros. Il aurait fallu 15 ans afin que le projet aboutisse et le premier élément d’un sarcophage métallique gigantesque (257 mètres de longueur, 150 mètres de largeur, 105 mètres de hauteur) soit érigé au printemps 2012. Le chantier est actuellement mené par le consortium local Novarka réunissant les groupes français Vinci et Bouygues et son achèvement est prévu pour l’automne 2015. L’enceinte de confinement devrait servir 100 ans! La nouvelle superstructure est destinée à protéger le réacteur contre les intempéries et à éviter tout rejet radioactif dans l’environnement, mais aussi à permettre, à terme, le démantèlement du premier sarcophage. A l’époque, le réacteur accidenté avait été recouvert à la va-vite d’un sarcophage en béton, aujourd’hui fissuré.
Toutefois des avis sceptiques sur le projet se révèlent. Selon Roland Desbordes, président de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), la priorité aurait été, par exemple, le traitement des déchets radioactifs qui ont été enfouis dans le sol, pour protéger les milliers de personnes qui habitent près de la centrale.
Mais avant que le projet de la construction du nouveau sarcophage soit voté, d’autres propositions de la réhabilitation de Tchernobyl ont été également présentées. Le district d’Ivankov de la région de Kyïv constitue une zone d’exclusion de 30 kilomètres autour de la centrale de Tchernobyl et elle est l’une des plus contaminées par les radionucléides de césium-137 et strontium-90. En 2011, Yury Bandajevski, célèbre scientifique spécialiste de la médecine nucléaire, a suggéré le « Modèle intégré de système de vie dans un territoire radio contaminé » projeté pour être testé dans ce district. « Si notre projet commun avec l’Union Européenne pour le district d’Ivankov se réalise, ce sera un bon modèle de façon d’agir pour protéger les personnes vivant dans des zones contaminées par des éléments radioactifs. Dans de telles conditions, les stratégies de traitement, de prévention des maladies et de réhabilitation doivent avoir des caractéristiques appropriées,» explique le professeur Bandajevski.
Un programme de plus, cette fois-ci orienté sur la revitalisation de la zone de Tchernobyl par le développement d’objets d’infrastructure touristique a été proposé en 2011. En raison de l’absence d’activités humaines à Tchernobyl, des excellentes conditions de vie pour des animaux et pour des plantes se sont créées. Par exemple, après avoir placé dans la zone contaminée deux chevaux de Przewalski (assez vieux et donc envoyés dans la zone sans beaucoup de regrets), enregistrés dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ils se sont multipliés à 50. Maintenant, le territoire est pratiquement inhabité, à l’exception d’un petit groupe de scientifiques, des touristes ainsi que des locaux dont la moyenne d’âge est de 60 ans, qui n’ont pas abandonné leur propre demeure en dépit de la radioactivité. L’objectif du projet consiste dans la socialisation de la zone, dans le développement des infrastructures et du tourisme, dans l’organisation des activités scientifiques, dans le développement de l’industrie, dans les préoccupations environnementales, et en conséquence possibilité d’attirer les investissements. Dans ce travail, le plus d’attention est attiré à l’infrastructure touristique, notamment, le développement des types de tourisme suivant: extrême, industriel, environnemental, jeux et safari photo.
Il ne nous reste qu’à croiser les doigts pour que des projets concrets et fiables se réalisent pour préserver les habitants de la région, du pays et du reste du monde.
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Sources : http://www.lemonde.fr http://chernobyl-today.org http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/tchernobyl-soigner http://www.lexpress.fr/actualite/monde http://www.segodnya.ua http://2leep.com/bar.php?url=http://zaarchitects.com/ru/urban/78-chernobyl
Sources photos : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1 http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/physique-1
mouais, pour moi, la zone devrait rester interdite pour les humains. Une sorte de réserve naturel – cela sera déjà pas mal. par ailleurs, même si la moyenne d’age soit de 60 ans, dans la zone il y a des enfants – qu’en fait-on?
Si je me trompe – la zone interdite est une notion ukrainienne, en Biélorussie, très polluée par le passage de nuage radioactif, les gens n’ont pas été évacués et vivent sur les terres sales.
quant à la participation de l’Ukraine en construction de sarcophage, elle est égale de 6%, le même niveau que la participation française. Mais si la France donne l’argent, l’Ukraine « participe » par un exonération fiscale (elle « offre » TVA et autres impôts aux constructeurs). Mais, rappelons tout de même que depuis 1986 et jusqu’au récemment chaque salarié ukrainien payait l’impôt tchernobylien. Mais c’est une autre histoire.