Tchernobyl, renaissance de la nature

La flore et la faune reignent à Tchernobyl

Un petit message pour les activistes anti-nucléaire: notre article ne défend en aucun cas la radioactivité et le nucléaire, nous ne faisons que constater et s’étonner avec vous devant la force de la nature sauvage et de sa diversité.

La nature gagne du territoire, les arbres poussent au milieu des immeubles abandonnés, des ruines, à l’intérieur des pièces jadis habitées. La jungle tchernobylienne… Et finalement, si l’homme était présent physiquement dans la forêt (sans compter son influence par le nucléaire), les différentes espèces n’auraient peut-être pas survécu plus longtemps? A Tchernobyl, il n’y a que la nature qui dicte ses règles, et sans intrusion humaine, les plus forts vont proliférer en aidant les plus faibles pour balancer au mieux leur éco-système modifié, mais combatif.

entrée d’un magasin

La radioactivité est bien évidemment présente dans la nature, mais les animaux, les oiseaux et les plantes ont su s’y adapter. Evidemment, le processus a pris du temps, car les premières doses de radiation ont détruit la flore et la faune, mais 27 ans après, il ne reste que 3% d’atomes de radionucléides, même s’ils mettront encore beaucoup de temps pour être désintégrés. Dès les premières heures de la catastrophe, la radioactivité n’a pas été répandue d’une manière homogène sur le périmètre contaminé: l’explosion, le vent et la pluie battante ont reparti les zones par tâches. La nature prend en compte ce calcul et les endroits les plus touchés diminuent en côtoyant ceux dépourvus de la radiation. Les hirondelles, par exemple, font leurs nids dans les parties les moins contaminées. Mais les oiseaux vivent assez mal la radiation, leur ADN est plus abîmé; les oiseaux immigrés vieillissent plus vite aussi en cédant la place aux originaires post-catastrophe.

Les mécanismes de défense immunitaire luttent pour vivre avec la radioactivité qui existe aujourd’hui dans « la forêt rouge » de Tchernobyl. Les organismes descendants sont plus résistants aux radionucléides que leurs voisins « normaux » et même si certains de leurs génomes sont modifiés, c’est inévitable pour la survie. La mutation dépend aussi des chromosomes de différents types de plantes: les pins qui possèdent des génomes plus importants que les bouleaux, sont plus touchés aussi (taille des arbres, des aiguilles, etc).

Parmi les animaux, c’est les chevaux Przewalski qui ont subi une histoire étonnante: envoyés de la réserve naturelle Askania Nova, assez âgés et pas en très bon santé, les quelques couples se sont rétablis et ils ont atteint une cinquantaine aujourd’hui. C’est le seul cheval que l’homme n’a pas pu apprivoiser, il est toujours en  mouvement et sa survie pourrait s’expliquer par ce fait: l’herbe radioactif digéré très rapidement n’a pas le temps de rester dans ses intestins et les contaminer.
Les souris, quant à elles, vivent la radiation comme un stress et des anti-oxydants présents dans leurs organismes luttent contre les influences des radionucléides en les détruisant.

Toutes ces espèces sont des précieux objets d’études, les expériences sur les souris pourraient aider dans les recherches contre le cancer. Nous ne pouvons pas lutter contre le nucléaire en ne nous limitant qu’aux slogans, aux barrages et aux manifestations. Le malheur est fait et l’homme est obligé de faire face. Il y a ceux qui s’opposent et ceux qui essayent de puiser dans les conséquences de l’accident en les rendant utiles aux générations à venir.

Le documentaire Tchernobyl : une histoire naturelle (France, 2010, 90 min) diffusé sur ARTE en 2012:

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Sources:
http://ua.euronews.com
Photos:
http://pripyat.com
http://www.huffingtonpost.com/ (Gerd Ludwig/INSTITUTE)
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