Dovjenko, grand cinéaste ukrainien, a créé à l’époque soviétique, ce qui n’a pas toujours facilité sa tâche à cause de la censure et des dogmes qu’il fallait respecter.
Dovjenko a essayé plusieurs genres cinématographiques, mais à travers l’histoire du peuple ukrainien, ces films chantent essentiellement la terre, les traditions, le folklore de l’Ukraine.
Oleksandre Petrovitch Dovjenko est un cinéaste soviétique d’origine ukrainienne et de renommé mondial.
Dovjenko est né à Viounychtche près de Tchernihiv en Ukraine, le 10 septembre 1894. Ses films les plus connus sont Arsenal et La Terre, qui forment avec Zvenigora (1928) sa « trilogie ukrainienne ». C’est à ce titre que certains historiens le considèrent comme un des fondateurs du cinéma ukrainien.
Le futur réalisateur était issu d’une famille de paysans ukrainiens, de cosaques venant de la province voisine de Poltava émigrée à Sosnytsa au XVIIIe siècle. 7e enfant d’une fratrie de 14, Oleksandre en devient l’aîné à la suite d’une succession de décès.
En 1914 Dovjenko est enseignant sortant de l’Institut pédagogique, il a fait également des études d’économie. Il a été instituteur, a travaillé dans le théâtre, au Commissariat des Affaires étrangère en Pologne, en Allemagne. Dans les années 20, il a fait ses premières publications comme peintre et caricaturiste, ensuite a étudié le graphisme en Allemagne.
A partir de 1925, Dovjenko commence à s’introduire dans le cercle cinématographique comme stagiaire et ensuite scénariste. Son 1er scénario est celui du film « Tsar », critique de l’absurdité de la guerre et du tsar russe Nikolaï II. Dovjenko avait proposé ce film à Charlie Chaplin, mais n’a jamais eu de réponse.
« Zvenigora » paraît en 1928, c’est le 1er film de sa trilogie, qui raconte l’histoire du peuple ukrainien au cours de 2 mille ans, sa « propre Illiade ». Ce film devient un peu la tragédie de Dovjenko, car il a été interdit de diffusion pendant 10 ans et son auteur inculpé du nationalisme bourgeois. Mais « Zvenigora » a été applaudi à Paris, ensuite aux Pays-Bas, en Belgique, en Argentine, au Mexique, au Canada, En Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Grèce. Après avoir visionné le film, Eisenstein a dit « … un nouveau personnage du cinéma est parmi nous. Maître de son genre. Maître de sa personnalité. Et en même temps notre maître à nous. A lui. A tous. Une personne qui a créé le nouveau dans le domaine du cinéma était parmi nous » .
« La Terre » sort sur les écrans en 1930 en décrivant la nation appartenant à sa terre et dont le rythme de vie dépend de son entourage naturel, il suit dignement les traditions du passé. Le film a connu le succès énorme en Europe, en 1958 « La Terre » entre dans la douzième des meilleurs films de l’histoire mondiale du cinéma d’après le référendum à Bruxelles.
Encore un film qui a apporté du succès à Dovjenko est « Chtchors », un film bolchévique à la commande de Staline où le réalisateur a su accentué l’arrière-plan de son pays natal, rempli du folklore ukrainien avec ses danses, ses chansons, ses doumas, ses coutumes.
Après la guerre, le cinéma ukrainien et soviétique a connu un certain déclin, mais Dovjenko a pu réaliser quelques films.
Dovjenko est mort le 25 novembre 1956 à Moscou, a été enterré grâce au budget du gouvernement car il n’avait que 32 roubles sur son compte. Avant sa mort qu’il ressentait venir, Dovjenko ne supportait pas d’envisager d’être enterré loin de sa terre natale, il a même écrit dans son journal qu’il voulait que son cœur soit re-patrié « quelque part au bord de Dnipro, sur une montagne ».
Filmographie
• 1926 : Le Petit Fruit de l’amour
• 1926 : Vassia, le Réformateur
• 1927 : Valise du coursier diplomatique
• 1928 : Zvenigora
• 1928 : Arsenal
• 1930 : La Terre
• 1932 : Ivan
• 1935 : Aerograd
• 1939 : Bukovina, une terre ukrainienne
• 1939 : Chtchors, coréalisé avec Ioulia Solntseva
• 1940 : Libération, coréalisé avec Ioulia Solntseva, sa femme
• 1943 : La Bataille pour l’Ukraine soviétique
• 1945 : Terre natale
• 1945 : Victoire en Ukraine rive droite et Expulsion des Allemands loin des frontières de l’Ukraine soviétique
• 1948 : Mitchourine
• 1949 : Farewell, America
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Sources:
http://uk.wikipedia.org/wiki/
reportage.su