L’Ukraine à la biennale de Venise

Les vacances battent leur plein et nous nous excusons pour le très peu d’articles que nous publions en ce moment ! En parlant de vacances je vous propose de faire un petit voyage à Venise pour voir la Biennale.

La biennale de Venise a lieu tous les deux ans dans la ville aux mille canaux entre le printemps et l’automne et s’échelonne cette année entre le 9 mai et le 22 novembre 2015, avec pour thème « Tous les futurs du monde ». La biennale se déroule principalement dans l’Arsenal et dans les Giardini ou sont situés les pavillons des pays. Néanmoins d’autres expositions essaiment tout au long de la ville au sein des palais au charme ancien.

Le pavillon ukrainien est situé sur la très jolie rive Riva dei Sette Martiri sur la route entre l’Arsenal et les Giardini. Le pavillon qui représente l’Ukraine est une structure transparente qui désigne l’espoir des ukrainiens dans leur avenir transparent. Les expositions sont regroupées autour du nom « Espoir ». Les artistes représentés sont Yevgenia Belorusets, Nikita Kadan, Zhanna Kadyrova, Mykola Ridnyi & Serhiy Zhadan, Artem Volokitin, Anna Zvyagintseva et Open Group. Le directeur du projet est Bjorn Heldhoff, adjoint du directeur de création de PinchukArt Center.

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Les œuvres choisies sont similaires par leur thématique et leur  message. « La cage » de Anna Zvyagintseva montre la contradiction entre la liberté et la prison, entre la loi et l’existence sans loi, entre la force et la fragilité.
« Une tache aveugle » de Mykola Ridnyi & Serhiy Zhadan est un panneau qui représente d’un côté « un extrait » de la réalité et de la violence et les histoires imaginaires des personnes qui subissent la guerre à l’est de l’autre côté.
Artem Volokitin représente sur son tableau la guerre comme une spectacle d’émotions ; il montre le contraste entre les feux d’artifice et la fumée des explosions.
Zhanna Kadyrova nous livre un collage de personnes issues de différents journaux internationaux afin de montrer un contexte culturelle et géographique différent selon les pays. Les éléments de découpage choisis datent tous de la même journée, un an après le référendum non légitime de la Crimée.
Yevgenia Belorusets représente des mineurs invisibles, qui préfèrent la vie et le travail dans la zone de conflit mais qui refusent de prendre part à la guerre, en essayent de sauver leur « avenir » par leur travail dans les mines.
Open Groupe a créé une vidéo en temps réel au sein de laquelle sont filmées les entrées de maisons des soldats appelés à la guerre de différents coins de l’Ukraine. Derrière les écrans sont affichés les tables de salles à manger de leur famille. Un de membre d’Open Group reste assis devant la table en attente du retour des soldats tout en refusant de manger. Il s’agît d’une œuvre sur l’absence, l’attente, l’espoir et l’impuissance des individus.
La sculpture de Nikita Kadan, se situe hors du pavillon, elle représente le passé et regarde dans les yeux de la guerre actuelle.

Voici notre petit reportage photo du pavillon ukrainien.

Open Groupe « Synonyme du mot « attendre »

Zhanna Kadyrova « Foule. Journée »

Artem Volokitin « Spectacle »
« La cage » de Anna Zvyagintseva

 

Artem Volokitin « Spectacle »
Open Groupe « Synonyme du mot « attendre »
« Une tache aveugle » de Mykola Ridnyi & Serhiy Zhadan
« Une tache aveugle » de Mykola Ridnyi & Serhiy Zhadan
« Une tache aveugle » de Mykola Ridnyi & Serhiy Zhadan

Open Groupe « Synonyme du mot « attendre »
Open Groupe « Synonyme du mot « attendre »

 

Nikita Kadan

Wroclaw, a également organisé un événement intitulé « Dispossession » pour la Biennale dans le Palazzo Doná Brusa au Campo San Polo, et cette exposition est pour partie liée à l’Ukraine
En effet l’exhibition se focalise sur des villes historiques de migration qui furent liées à la Pologne telles Wroclaw, Dresden et Lviv. Le lieu de l’exposition, Venise, n’est par ailleurs pas anodin car cette ville fut également un haut lieu de migration au cours des siècles.

Cette exposition mêle des œuvres contemporaines et des témoignages et reconstitutions historiques qui sont autant de témoignages orbitant autour de la notion de dépossession et de patrie.
Ici l’Ukraine est montrée en temps plutôt négativement car elle mentionne la prise de possession de terres à des polonais mais en même temps l’exposition fait miroir avec l’actualité récente.

Si vous avez l’occasion de passer à Venise, n’hésitez pas à visiter aussi le pavillon de France qui présente l’œuvre de Céleste Boursier-Mougenot. Il s’agît de trois beaux arbres poétiques qui se déplacent lentement dans le pavillon et la cour en fonction de leur métabolisme, du flux de leur sève, et de leur sensibilité à la lumière.

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Un mot à part pour mon coup de cœur le pavillon du Japon qui expose une ouvre onirique composée de bateaux et de milliers de clefs mélangés avec des fils rouges.

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Un fait intéressant est lié au pavillon de la Russie où les activistes ukrainiens ont organisé une action politico-culturelle avant l’ouverture de la Biennale. Ils sont venus investir les lieux en tenue de camouflage avec l’inscription « On Vacation » pour rappeler l’invasion russe en Crimée par des « bonhommes verts ». Selon l’une des activistes l’objectif de l’action était de faire ressentir au public le sentiment d’occupation et, ainsi, le sensibiliser à la réalité de la situation en Crimée.


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Sources :
http://fr.euronews.com
http://pinchukartcentre.org/ua/biennale2015
Photos: Maryana Lemak
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