Ilya Ilitch Metchnikov est un zoologiste, embryologiste et bactériologiste ukrainien, co-lauréat du Prix Nobel (avec Paul Ehrlich) de physiologie ou médecine en 1908. On doit à Metchnikov la découverte des mécanismes de défense immunitaire contre les bactéries au moyen des globules blancs: la phagocytose.
En faisant des recherches sur Internet, on rencontre souvent la définition « savant russe », on le considère des fois en étant « français », mais on oublie que Metchnikov est né en Ukraine, y a travaillé et y a fait ses expériences les plus importantes qui sont devenues des bases de ses travaux scientifiques.
Né le 15 mai 1845 à Ivanovka près de Kharkiv, Metchnikov était le fils d’un officier en retraite et de la fille d’un écrivain juif. Le nom de famille Metchnikov vient d’un aristocrate des temps de la République des Deux Nations (Річ Посполи́та) qui, en 1711, possédait le titre de celui qui « tenait l’épée » du monarque et présidait le tribunal de guerre. Son fils a repris le titre pour en faire le nom de famille (Меч = épée).
Illya a été un élève brillant à l’école, et il obtient son diplôme de zoologiste à l’université de Kharkiv en deux ans. Il retourne ensuite en Allemagne, où il s’occupait entre autres de la reproduction sexuée et non sexuée du ténia de la grenouille. Il en est revenu influencé par l’ouvrage de Darwin, De l’origine des espèces; il publie même un article où il critique et corrige certains avis du célèbre naturaliste.
A 22 ans, une bourse de son pays lui a permis de travailler à l’Institut de biologie marine de Naples où, avec Kovalevsky, un collègue russe, il a fait des recherches sur les éponges. Leurs études qui prouvaient l’origine commune de tous les groupes d’animaux, sont à la base de l’embryologie évolutive.
Il a enseigné ensuite la zoologie à Saint-Pétersbourg et s’est marié avec Ludmilla Fedorovitch, décédée peu de temps après suite à une grave tuberculose. Deux ans après la mort de sa première femme, il s’est remarié avec une étudiante de l’Université d’Odessa où il enseignait. A Odessa, il a fondé une laboratoire privé, puis, en 1886, la première station bactériologique des maladies infectieuses.
Avec sa femme, il s’est rendu à Messine en Italie où il a commencé ses études sur les phagocytes (cellules qui soit absorbaient, soit enveloppaient des corps étrangers dans l’organisme). Dans le tissu de l’intestin de l’anémone de mer, il a découvert des cellules qui sécrètent un colorant pendant qu’elles se placent en forme d’amibes autour de leur particule. Le savant se demandait si des processus semblables ne seraient pas associés à la lutte contre les agents de maladie. Effectivement, du pus se formait autour des épines d’une rose quand il les piquait dans des larves d’étoile de mer. Metchnikov a développé la notion de « macrophages » pour de telles cellules, qui réduisent les corps étrangers qui ont pénétré le système, et il a qualifié de « microphages » celles qui sont connues aujourd’hui sous le nom de granulocytes neutrophiles. Il est ainsi le premier qui ait saisi l’importance de ces cellules pour la défense immunitaire.
En 1887, la situation à Odessa était devenue difficile à cause de l’hostilité que lui avait valu sa pratique des vaccins contre la rage; en ce temps-là, il rencontre Pasteur et lui demande un poste de laboratoire à l’Institut Pasteur qui était en train de se créer. Un an plus tard, il s’installe à Paris, se fait francisé en Élie Metchnikoff et en 1904, il devient vice-directeur de l’Institut.
En 1908, il est co-lauréat avec Paul Ehrlich du prix Nobel de physiologie ou médecine « en reconnaissance de leurs travaux sur l’immunité » (plus précisément, pour la découverte de la phagocytose). Parallèlement, Metchnikov étudiait la question sur le vieillissement de l’organisme. Il a obtenu une grande notoriété avec ses recherches dans le cadre de ses études sur les probiotiques : les bactéries qui produisent l’acide lactique, comme cela se passe dans le lait caillé et le yaourt, mais surtout dans le kéfir, servent d’après ses conceptions à prolonger la vie. Après avoir réuni les données sur 36 pays, il a constaté que la Bulagrie contient le plus de centenaires et a lié ce fait à la consommation du célèbre yaourt bulgare. Il estimait que le vieillissement et la mort chez les humains se produisent prématurément suite à l’auto-intoxication de l’organisme par des bactéries et d’autres toxines. Pour préserver la flore intestinale, Metchnikov a proposé un certain nombre de moyens de prévention et d’hygiène dans la lutte contre l’auto-intoxication ( stérilisation des aliments , limitation de la consommation de viande , etc. ).
Il s’occupait aussi de différentes maladies infectieuses, entre autres la choléra, la tuberculose ou la syphilis qu’il expérimentait sur des singes.
Metchnikov est mort le 15 juillet 1916 à l’Institut Pasteur de Paris. A sa demande, l’urne contenant ses cendres est disposée dans la grande bibliothèque de l’Institut Pasteur.
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Sources:
http://greatest.com.ua/m/mechnikov_ilya
http://osvita.ua/vnz/reports/biograf/23796/
http://100v.com.ua/uk/Illya-Illich-Mechnikov-person
http://produced.in.ua/best/297-llya-mechnikov-nash-pershiy-nobelvskiy-laureat.html
http://bezformata.ru/content/Images/000/017/547/image17547180.jpg