L’Ukraine dans ma valise

C’est le temps des vacances. Si vous êtes de passage en Ukraine, voici un article qui pourrait vous donner des idées!

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L’article publié le 19 septembre 2013 pour la première fois.

Les trésors de la valise en provenance de l’Ukraine.

Mon pays de naissance évoque à chaque fois de nouveaux sentiments, mais un part de nostalgie, des fois inexplicable et naïve, revient de temps en temps et un autre part se faufile dans la valise en départ de l’ouest ukrainien. Il arrive aussi que ce manque d’ukrainien se réveille au milieu de l’année, à n’importe quelle saison, et alors, un petit (ou grand) colis en destination du 6e arrondissement de Paris (là, où s’arrêtent ces minibus remplis d’emplettes ukrainiennes) m’est envoyé par les proches. Les prétextes d’un nouvel envoi  sont multiples (besoin d’un document, cadeau d’anniversaire, affaires oubliées lors du dernier voyage, …) et se camouflent en excuses pour recevoir une boîte de souvenirs, tant chère.

A chaque fois, j’ai envie d’emmener ce calme de ma région, un peu de sa nature verdoyante, une gorgée d’air pur, un sourire de maman et de ma grand-mère, le ciel étoilé et la voie lactée que j’aperçois à travers la vigne du jardin, des bruits nocturnes, la brise agréable de la nuit qui m’enveloppe de la tête aux pieds, une petite bestiole, l’odeur des vieux livres de mon grand-père, l’odeur des champs, de la Tissa, … Prendre une photo ne suffit pas toujours et malheureusement, tout n’entrera pas dans la valise. Mais le peu qui s’y glisse permet de prolonger les vacances ukrainiennes ou de créer une ambiance pour une journée entière. Soirée ukrainienne entre amis est plus chaleureuse si nous avons un petit quelque chose qui a voyagé avec nous dans cette valise remplie de valeurs sentimentales.

A peine deux semaines après mon retour à Paris, voici la check-liste de mes « ukrainiams » (je me permets d’inventer un mot pour les friandises: » niam » = « miam ») et de mes souvenirs.

Vous devinez la bouteille de horilka au miel et au piment (elle attend toujours que son propriétaire la récupère), les bonbons au goût de l’enfance, les semetchky (graines de tournesol grillées, salées en plus ici), les gaufres Artek pour mon fils, le paquet de gâteaux à prendre avec du café pour ma sœur. Ensuite, il y a la taranka, poisson séché, pour accompagner la bière (Capitaine :-), mais c’est encore mieux quand elle est préparée par un vrai pêcheur!). Le sarrasin est parfait pour accompagner vos plats de viande ou même cuisiné nature, avec un peu de beurre. Puisque je viens de la Transcarpatie, un paquet de paprika hongrois est indispensable dans la valise, la cuisine de ma région est beaucoup influencée par les Magyars.

Mais il y a aussi ce pot de confiture de fraises de maman. Il va durer longtemps, mais à chaque fois, il va m’apporter un peu d’été cueilli dans le jardin.

Et enfin, mes produits « culturels ». Cette année, j’ai fait quelques folies et pour tout avouer, tout n’est pas sur la photo! J’attends encore une paire de bottines made in Ukraine, en chanvre, produit naturel et authentique ainsi qu’une paire de ballerines, de la même marque. Le cosaque Mamaï mystérieux de la peinture sous verre d’un artiste lvivien et achetée à la descente Saint André à Kyïv, ne chantera que pour moi pour l’instant. Et pourtant, cet artiste cultivé mais très discret, avec son propre monde inventé et peuplé de cosaques et de poissons est digne d’être découvert!

Donc, deux vychivankas, pour moi et mon fils, un collier en corail et les boussy (буси, collier) en bois, revisités, une petite planche et une toupie de Petrykivka. Je ne peux jamais passer à côté des magnifiques livres pour les enfants, surtout ceux des éditions Ababahalamaha. Lyubko Deresh et Maria Matios m’ont été offerts par une amie. Le reste de livres arrivera avec les chaussures! J’y ai ajouté aussi des vieux livres de ma mère: contes ukrainiens, italiens et des éditions incroyables des contes d’Andersen. Des cailloux de la rivière Tissa ont fait le voyage en racontant leurs histoires, pas moins passionnantes…

Ma valise ukrainienne m’est assez chère cette année 2013. Et la vôtre, elle est comment d’habitude?

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Photos:

Erika D